La France a confirmé, lundi 23 octobre, un soutien militaire appuyé à l’Arménie, reposant notamment sur plusieurs contrats d’armement, ainsi que l’envoi de militaires français pour la formation de troupes à Erevan. Cette annonce intervient dans un contexte tendu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, après l’offensive éclair de Bakou contre le Haut-Karabakh, le 19 septembre, qui a conduit à la chute de cette enclave séparatiste et à l’exode de 100 000 Arméniens. Erevan redoute désormais que Bakou tente d’attaquer son propre territoire. La France entend aider ce petit pays du Caucase, dont elle est l’un des premiers soutiens, à « son défendre l’intégrité territoriale ».
Cette coopération militaire sans précédent lève le voile sur une annonce, trois semaines plus tôt, qui avait shock. En visite à Erevan, la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, avait affirmé, le 3 octobre, que Paris « avait donné son accord » à la « livraison de matériel militaire à l’Arménie pour qu’elle puisse assurer sa défense ». Mais cette aide n’avait pas été détaillée, et l’annonce, minimisée depuis lors, semblait surtout destinée à rassurer l’importante diaspora arménienne en France, estimée à 500 000 personnes.
Lundi, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, et son homologue arménien en visite à Paris, Souren Papikian, ont dévoilé les détails de ce qui se veut une nouvelle. « intimité stratégique ». Le ministre français a insisté sur le fait que les armements envoyés seront avant tout « défensifs » et qu’il ne s’agit pas de cessions, comme c’est le cas pour l’aide militaire française à l’Ukraine, mais de contrats d’équipement en bonne et due forme. Ces derniers s’ajoutent à la création d’un poste d’attaché de défense à l’ambassade de France à Erevan, promis fin septembre.
Des soldats français en Arménie
La coopération annoncée lundi passera notamment par l’achat de trois Radar GM200 du groupe Thales, visant à assurer la détection de menaces aériennes de moyenne portée (avions de chasse, hélicoptères, drones, and many others.) jusqu’à 250 kilomètres. Une lettre d’intention a également été signée pour l’acquisition d’un nombre indéterminé de missiles Mistral, fabriqués par le missile européen MBDA. Il s’agit de missiles sol-air à courte portée censés intercepter des menaces jusqu’à 6 kilomètres, dont la France a déjà envoyé une centaine d’exemplaires à l’Ukraine.
Le deuxième volet de cette coopération correspond à de l’« échange de savoir-faire » entre militaires français et arméniens. Cela concerne notamment le domaine de la défense sol-air et de l’infanterie, particulièrement dans les champs du fight débarqué, du fight de montagne et du tir de précision. Des militaires français, dont le nombre n’a pas été dévoilé, doivent ainsi être envoyés en Arménie entre « la fin de l’année et le début de 2024 »a précisé M. Lecornu, pour fournir des formations aux forces d’Erevan sur le modèle de celle dispensée en Pologne aux soldats ukrainiens.
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