Ce vendredi matin, un lycée du 8ème arrondissement de Lyon a été la cible de tirs de mortiers de feux d’artifice. Voici ce que l’on sait sur l’origine et les répercussions de cette attaque.
Aux alentours de 7h30 ce vendredi 10 novembre matin, les élèves et le corps enseignant du lycée La Martinière-Monplaisir ont été surpris par d’intenses explosions provoquées par de multiples tirs de mortiers de feux d’artifice en route de l’établissement. Aucun n’est blessé cependant à recenser.
• Des mortiers et des trottinettes brûlées
Une douzaine d’individus est présentée au petit matin de ce vendredi 10 novembre aux abords du lycée La Martinière-Monplaisir, situé dans le 8e arrondissement de Lyon.
Cagoulés, les fauteurs de troubles ont notamment tiré des mortiers de feux d’artifice. Ils ont aussi mis le feu à des poubelles et à des trottinettes se trouvant non loin de l’entrée de l’établissement.
• Deux personnes interpellées
A la suite de ces événements, d’importants “moyens de police approach et scientifique” ont été mis en place afin de retrouver les auteurs des dégradations, a assuré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, vendredi soir sur BFM TV.
Une mobilisation qui, selon lui, explique que “deux de ces délinquants” ont d’ores et déjà été interpellés. De plus, parmi les contributors aux dégradations selon le ministre, se trouvent “des jeunes” dont notamment un qui est scolarisé dans l’établissement. L’élève qui doit “faire l’objet d’un conseil de self-discipline”.
• Le proviseur, “choqué”, était probablement visé
Lors de son passage sur BFM TV, Gérald Darmanin a également tenu à apporter son soutien au proviseur du lycée La Martinière-Monplaisir.
Selon les informations de BFM Lyon, les auteurs des tirs ont notamment ciblé le proviseur du lycée. Les dégradations survenues ce vendredi seraient, de fait, des représailles envers le directeur du lycée, après la convocation au conseil de self-discipline d’un jeune homme scolarisé dans le lycée.
Sur BFM Lyon, Gérard Heinz, secrétaire académique du SNPDEN-UNSA, un syndicat représentant les personnels de route des établissements scolaires, a estimé que les faits pouvaient être qualifiés de « tentative d’murder ».
Gérard Heinz explique avoir été en contact à plusieurs reprises avec le proviseur du lycée au cours de la journée. “Il va bien physiquement. Il est plutôt serein, c’est quelqu’un d’expérimenté et de bien entouré. Néanmoins, forcément, il est en colère et choqué”, a notamment souligné le représentant syndical.
• D’importantes réactions politiques
Les photos, pour le moins impressionnantes, ont fait le tour des médias dans la journée de vendredi et ont suscité une cascade de réactions, notamment dans la sphère politique. Le maire de Lyon Grégory Doucet (EELV), sur X, mentionnant des photos “choquantes”, a condamné “fermement cette attaque d’une violence inouïe”.
Au sommet de la hiérarchie scolaire, le ministre Gabriel Attal s’est fendu d’une déclaration sur X (anciennement Twitter) en réaction à l’attaque du lycée, plus tard dans la journée de vendredi.
“C’est donc bien l’autorité de l’École, pour laquelle je me bats, qui est ici défiée. L’autorité de l’École, on ne la conteste pas, on ne s’en venge pas : on la respecte “Je ne dévierai pas de cette ligne et continuerai à soutenir l’engagement de sanctions disciplinaires à chaque fois que nécessaire. Automobile il n’y a pas de sérénité sans fermeté”, s’est indigné Gabriel Attal.
• Les élèves se disent habitués
A la suite des événements, BFM Lyon a pu recueillir des témoignages d’élèves du lycée La Martinière-Monplaisir. Ceux–ci ont notamment fait partie de leur “habitude” à voir ce kind d’événement survivant aux abords de leur lycée.
“On sait que le vendredi matin c’est ça, mais en fait là ça devient de plus en plus dangereux, estime une élève. De base c’est un bon lycée, mais là c’est en practice de salir cette picture”.
Philippine, une autre élève du lycée, explique que “pas grand monde ne paniquait automobile c’était la troisième fois que ça arrive, trois vendredis de suite”.
• L’intersyndicale fustige le manque de moyens
Enfin, dans toute fin d’après-midi, l’intersyndicale des enseignants de l’établissement a diffusé un communiqué en réaction aux faits survenus le matin même.
Tout en confirmant qu’il s’agit “d’un acte de vengeance ou d’une opération d’intimidation montée par l’élève sanctionné et des proches”, l’intersyndicale a tenu à dénoncer “l’exploitation médiatique, alimentée par des élus de la région voire des élus nationaux, sur le thème de l’insécurité”.
Selon les enseignants, “deux élus de la région étaient prémaquillés pour passer à la télévision ! Cette exploitation intéressée ne peut qu’envenimer les problèmes sans rien résoudre ni même poser les vraies questions.”
L’intersyndicale dénonce en effet “le manque de moyens humains et éducatifs pour faire face à l’évolution des élèves du lycée, au changement de la carte scolaire, au durcissement des relations avec l’école d’une partie des élèves, aux difficultés”. engendrées par situations dans lesquelles beaucoup de nos élèves vivent”.
“Il faut des moyens humains, du temps pour rencontrer les familles, de quoi prendre les élèves en petits effectifs, parfois en individualité et tout cela sans le faire sous forme d’heures sups, ni sous formes de Pacte qui ajoute du travail et des costs, alors qu’on en a déjà beaucoup.”, estime l’intersyndicale.
• Une présence policière supplémentaire
Enfin, la query de la sécurité autour de l’établissement scolaire se pose. En ce sens, la municipalité de Lyon, par le biais de son adjoint à la sécurité Mohamed Chihi, a annoncé avoir demandé à ce que des patrouilles de police soient exploitées sur place.
“Suite à l’attaque du lycée La Martinière-Monplaisir, le maire de Lyon et moi avons demandé la mise en place de patrouilles de polices nationale et municipale aux abords de l’établissement dès l’alerte reçue et pour les prochains jours”, a écrit Mohamed Chihi sur X.
“La saisie des photos de vidéosurveillance permettra de faire toute la lumière sur cette attaque inadmissible”, at-il complété dans un deuxième publish sur le réseau social.