Le mois dernier, l’escale annoncée du Bâtiment d’essais et de mesures (BEM) « Monge » de la Marine nationale au port de Saint-Jean (Canada) et la publication, au Journal officiel, de trois arrêtés « portant création de zones interdites temporaires » (ZIT), pour une période allant du 23 octobre au 30 novembre, dans les régions de Pluguffan (Finistère), de Hourtin (Gironde) et de Biscarosse (Landes) suggéraient l’imminence d’un tir d’essai de missile balistique mer-sol M51.
Celui-ci a finalement eu lieu le 18 novembre, depuis le website des Landes de DGA Essais de missiles. En effet, by way of un bref communiqué, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s’est félicité du succès du premier tir de qualification du missile M51.3, dernière évolution du M51 emporté par les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE ) de la Drive océanique stratégique (FOST).
(#Dissuasion) Tir d’essai réussi pour le missile #M51
La DGA a coordonné et de conduit avec succès un tir d’essai de missile M51 sans cost militaire depuis son website de Biscarrosse.
Il s’agissait du 1er tir d’un missile #M51 en model M51.3.#NotreDéfense @Armees_Gouv pic.twitter.com/pqZy2LJLxD
— Course générale de l’armement (@DGA) 18 novembre 2023
« Ce vol a permis de valider une évolution importante du missile qui contribuera à pérenniser la crédibilité de notre dissuasion océanique au cours des douze décennies », a fait valoir M. Lecornu.
« Cet essai a été réalisé sans cost nucléaire et dans le strict respect des engagements internationaux de la France. Ce tir, réalisé dans le cadre du programme M51, démontre à nouveau l’excellence de la haute technologie que les industries françaises mettent en œuvre dans ce domaine », s’est félicité le ministre.
De son côté, la Course générale de l’armement (DGA) a expliqué que le M51.3 a été « suivi tout au lengthy de sa section de vol par le centre d’experience DGA Essais de missiles, les stations d’Hourtin et de Quimper, le bâtiment d’essais et de mesures Monge ». Et de préciser que la « zone de retombées se situe à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte ».
Le saviez-vous ?
Avant ce 1er essai en vol, des essais au sol sont indispensables pour qualifier cet incrément. Ils sont réalisés sur le website Gironde du centre d’experience DGA Essais de missiles
➡️— Course générale de l’armement (@DGA) 18 novembre 2023
Pour rappel, confié à ArianeGroup, le programme du M51 swimsuit une logique incrémentale, ce qui permet d’adapter en permanence le missile aux évolutions des contre-mesures développées par des adversaires potentiels. Et cela contribue à la crédibilité de la dissuasion française.
« Pour anticiper l’évolution des menaces, répondre aux objectifs politiques et opérationnels, donc contribuer en permanence à la crédibilité de la dissuasion, il a été décidé dans les années 2000 de progresser au développement incrémental du M51. Ainsi, chaque évolution technologique du système d’armes est dotée de performances qui anticipent l’évolution des défenses à horizon de vingt ou trente ans », a ainsi expliqué André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.
Par rapport aux deux variations précédentes, le M51.3, dont le développement a commencé en 2014, dispose d’un troisième étage amélioré afin d’allonger sa portée de plusieurs centaines de kilomètres et de lui permettre de déjouer les futures capacités en matière de défense antimissile. Il est prévu de le livrer à la FOST à partir de 2025. À noter qu’il est d’ores et déjà query d’un M51.4.
Depuis le début de ce programme, 12 tirs de M51 ont été réalisés, (six par la DGA et six par un SNLE, « Le Horrible » en ayant réalisé trois). Et un seul s’est terminé par un échec, à trigger, selon Laurent Collet-Billon, alors Délégué général pour l’armement au second des faits, « de lacunes dans les plans qualité des industriels ».
Photograph : DGA Essais de Missiles