ARTE – SAMEDI 18 – 20 h 50 – DOCUMENTAIRE
Toujours plus haut. Au cours du XIXe siècle, dans une course au gigantisme qui mêle ambitions artistiques, projets methods et objectifs politiques, les grandes puissances industrielles semblent obsédées par l’idée de construire le plus haut monument du monde. Le rêve des architectes et ingénieurs britanniques, français ou américains ? Construire une tour qui atteint 1 000 pieds, autrement dit 300 mètres de haut.
A l’event du centenaire de la mort de Gustave Eiffel (1832-1923), Mathieu Schwartz et Savin Yeatman-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils du célèbre ingénieur, ont réalisé un documentaire passionnant. D’abord focalisés sur le duel entre Gustave Eiffel et l’architecte Jules Bourdais (1835-1915) pour l’édification de ce tour de 300 mètres à l’event de l’Exposition universelle de Paris en 1889, les réalisateurs ont élargi leur champ d’motion aux multiples projets européens et américains avortés ou ayant vu le jour au cours d’une période d’intenses mutations.
Souvent, les scènes reconstituées insérées dans les documentaires se révèlent inefficaces. Ce n’est pas le cas ici, grâce à la qualité du casting et à la clarté des propositions : Marc Citti (Gustave Eiffel) et François Rabette (Julien Bourdais) jouent juste et éclairent la complexité des débats. La qualité des archives photographiques, des animations graphiques et des spécialistes concentrés (architectes, historiens, ingénieurs, biographes) fait le reste.
Avant que Paris n’offre au monde la tour Eiffel en 1889, de nombreux projets ont tenté de voir le jour. Mais, de la Reform Tower en 1832 à Londres à la Centennial Tower de Philadelphie en 1876, aucune tour gigantesque n’a pu être construite, faute de financements ou en raison d’autres problèmes. En février 1885, le plus haut édifice de la planète n’est autre que l’obélisque à Washington, construit en pierre et culminant à 169 mètres.
République et modernité
Le 31 mai 1884, le gouvernement français annonce notamment la tenue d’une Exposition universelle à Paris en 1889 pour fêter le centenaire de la Révolution. L’event est idéale pour affirmer la puissance de la République et sa modernité. « On veut montrer avec cette exposition le lien entre développement scientifique et technologique de la République et les grands principes de 1789 : liberté, égalité, fraternité »souligne l’historien Michel Carmona.
Le célèbre architecte Jules Bourdais a envoyé que le second est venu de réaliser l’œuvre de sa vie : une tour monumentale, en granit, avec au sommet (370 mètres) un phare éclairant la capitale. Mais Bourdais n’est pas seul en poux. Face à lui, son ancien camarade de Centrale, le célèbre ingénieur Gustave Eiffel, auteur entre autres de la gare de Budapest ou du spectaculaire pont Dom-Luis à Porto. La patte Eiffel ? Travailler le fer et surtout le rendre seen. Ce qui n’est pas une mince affaire. La preuve ? Il faut attendre 1878 pour que les règlements de la Ville de Paris autorisent les ossatures métalliques à être visibles !
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