Picture de couverture : Une manifestante porte une affiche disant « non à l’antisémitisme », en commémoration de l’attaque de Toulouse en 2012 visant une école juive. Place de la République, à Paris, le 12 mars 2022. BENOIT TESSIER / REUTERS
- Une « grande marche civique » contre l’antisémitisme est organisée, dimanche 12 novembre à Paris. Le parcours de la marche reliera symboliquement l’Assemblée nationale et le Sénat, du Quai d’Orsay au Luxembourg, à partir de 15 heures, au départ de l’esplanade des Invalides.
- Des rassemblements sont par ailleurs organisés dans d’autres villes de Francecomme Strasbourg, Lyon, Marseille, Perpignan, Saint-Malo, Aix-en-Provence ou Dijon.
- « Pour la République, contre l’antisémitisme » : c’est derrière une banderole avec cette inscription que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, mèneront le cortège.
- Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne manifesterait pas tout en déplorant « l’intolerable résurgence d’un antisémitisme débridé ». La présence de la première ministre, Elisabeth Borne, a été confirmée. De même que celles des anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy ainsi que d’anciens premiers ministres comme Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, ou Edouard Philippe.
- La présence annoncée de Marine Le Pen et du Rassemblement nationwide (RN)héritier d’un Entrance nationwide à l’histoire marquée par l’antisémitisme, a été fustigée par la gauche et embarrassé également dans le camp présidentiel.
- Les partis socialistes, communistes et écologistes participeront à la marche, mais en mettant en place « un cordon républicain » pour ne pas se mêler à l’extrême droite dont des membres, comme Eric Zemmour et Marion Maréchal (Reconquête !), ont également annoncé leur présence.
- La France insoumise (LFI) a annoncé qu’elle ne participerait pas à cette marcheen raison de la présence du RN. Jean-Luc Mélenchon a été condamné l’esprit même de la manifestation contre l’antisémitisme, l’assimilant à un « soutien inconditionnel » aux bombardements de l’armée israélienne sur Gaza. Samedi, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, a appelé les siens à se rassembler à 11 heures, place des martyrs juifs du Vel-d’Hiv, pour manifester contre « l’antisémitisme, les racismes, l’extrême droite ». Mais celle-ci a été interdite par la préfecture de police automotive déclarée trop tardivement.
- Des députés membres de LFI candidats de Jean-Luc Mélenchon, comme François Ruffin et Alexis Corbière, ont déclaré qu’ils se rendraient dimanche à une manifestation à Strasbourg.
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