Faute de consensus, et en l’absence du parti Les Républicains (LR), les « rencontres de Saint-Denis » ont tué dans l’œuf, vendredi 17 novembre, toute perspective de référendum sur l’immigration. « Une forme d’unité nationale »selon le secrétaire nationwide d’Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, s’est constituée pour en rejeter l’idée.
Autour de la desk, où étaient réunis le président de la République, Emmanuel Macron, la première ministre, Elisabeth Borne, les trois présidents d’assemblée et huit cooks de parti, « on était nombreux pour dire que c’était compliqué ou dangereux »a rapporté le secrétaire nationwide du Parti communiste, Fabien Roussel. « On va gagner du temps »avait souri François Bayrou, le président du MoDem, calculant que cette proposition avait du coup « peu de likelihood de prospérer ». Le président du Rassemblement nationwide (RN), Jordan Bardella, se décrivait à la sortie comme « le seul porte-parole de ceux qui veulent maîtriser l’immigration ».
Dans le huis clos de la maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le chef de l’Etat a rappelé que les propositions de référendum formulées ces dernières semaines, que ce soit sur la fin de vie ou sur l’immigration, passent par une extension du champ de l’article 11 de la Structure aux questions de société. Pour cela, l’Assemblée nationale et le Sénat doivent adopter un projet de loi constitutionnelle dans les mêmes termes, qui doit ensuite être avalisé par une majorité des trois cinquièmes du Congrès. Un double verrou difficile à faire sauter, au vu de l’état des forces en présence à Saint-Denis.
La présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le secrétaire général du parti macroniste, Stéphane Séjourné, François Bayrou et Jordan Bardella se sont dits favorables à élargir le champ de l’article 11 aux questions de société, précisent l’Elysée.
En revanche, ni le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, ni celui du Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, ni l’ancien premier ministre Edouard Philippe (Horizons), ni le patron de l’Union des démocrates et indépendants, Hervé Marseille, ni les trois partis de gauche présents n’ont voulu suivre Emmanuel Macron dans son projet de modifier l’article 11 de la Structure, endossé après la proposition de la droite LR. Fabien Roussel a apprécié « compliqué d’élargir la possibilité de tenir des référendums sur des sujets sociétaux tels que l’immigration, tant ils sont larges et purchasers ».
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