Deux thousands and thousands. C’est le nombre, vertigineux, de soldats qui ont participé à la bataille de Verdun, les combats dévastateurs que des Français et des Allemands se sont livrés durant la première guerre mondiale. L’exposition « Destins de Verdun », ouverte depuis le 24 mai au Mémorial de Verdun, se suggest d’explorer la vie de certains d’entre eux, souvent méconnus, à travers une série de portraits. Vingt de ces destins ont été sélectionnés par les deux commissaires de l’exposition, Florence Guionneau-Joie et Nicolas Czubak. Français ou Allemands, femmes ou hommes, liftier ou médecin : ils forment un kaléidoscope de la société de l’époque.
Le bâtiment qui abrite l’exposition se situe sur le entrance de la bataille de Verdun, transformé quelques années après la guerre de 14-18 en une forêt mémorielle. Sous les arbres, le sol est encore jonché d’ossements, d’obus inactifs et de masques à gaz. Ici, plus de 300 000 vies ont été perdues, 400 000 hommes ont été blessés et des milliers d’âmes sont conservées hantées par le memento de « l’enfer de Verdun ». Alors que les militaires avancés, elles, ont été infimes.
Ce musée a été réalisé pour honorer la mémoire de ces hommes, que les poilus ont cherché à faire vivre après la fin de la seconde guerre mondiale, alors que le memento de la « der des ders » a commencé à s’estomper. Mobilisé sur le entrance en 1914, l’écrivain Maurice Genevoix aura ainsi été le porte-voix de ces anciens combattants soucieux de transmettre leur histoire. Connu pour ses récits de la Grande Guerre, regroupés dans Ceux de 14 (Flammarion, 1949, dernière réédition en 2013), il préside le Comité nationwide du memento de Verdun, qui œuvre à la création du Mémorial de Verdun. Inauguré en 1967, l’édifice porte une imaginative and prescient unificatrice de la mémoire de Verdun, dégagée de sa composante patriotique. La poignée de most important entre le président François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl, le 22 septembre 1984, devant l’ossuaire de Douaumont, devient le symbole de cette réconciliation franco-allemande.
Dispositif pédagogique et immersif
Trente-deux ans plus tard, François Hollande et Angela Merkel s’inscrivent dans la continuité de ce geste, en commémorant ensemble le centenaire de la bataille, le 29 mai 2016. A l’event, le mémorial avait fait peau neuve : le bâtiment avait été rénové et agrandi après trois années de travaux. L’établissement s’était également doté d’un comité scientifique, piloté par l’historien Antoine Prost, qui a modernisé le musée et permis de raconter la bataille de Verdun in situ, à travers un dispositif pédagogique et parfois immersif.
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