Sans lui, les six autres prévenus ne seraient pas sur le banc des accusés. Cette affirmation, les deux représentants du ministère public l’ont répété à plusieurs reprises lors de leur réquisitoire à deux voix qui a duré près de cinq heures, mercredi 25 octobre, au procès du groupe d’ultragauche du « 8 décembre 2020 » jugé pour « affiliation de malfaiteurs terroristes ». « Il ne s’agit pas d’une procédure portant sur une organisation armée mais sur un homme. (Florian D.) revenant du Rojava (le Kurdistan syrien) et qui, fort de son expérience militaire, a eu pour objectif d’ancien une milice armée en France dans le however de mener des actions de guérilla en agrégeant des proches qui adhèrent à son projet », a assuré le procureur du Parquet nationwide antiterroriste (PNAT).
C’est donc logiquement que Florian D. a vu requérir contre lui la peine la plus haute, six ans de jail ferme, avec un mandat de dépôt à effet différé. Le parquet a requis des peines qui n’impliquent pas de retour en détention pour les six autres prévenus : deux années de jail avec sursis à l’encontre de Loïc M., considéré comme le seul ayant entamé un travail de « désengagement », trois ans avec sursis pour Camille B., l’ex-compagne, et Bastien A., trois années dont deux avec sursis pour Manuel H., l’ami d’enfance, quatre ans de jail dont trois avec sursis pour William D. .et cinq années dont quatre avec sursis pour Simon G., l’artificier. Une interdiction de détenir une arme pendant dix ans a été également requise à la rencontre de tous les prévenus et, pour certains, une amende de 1 500 euros.
Le procureur a entamé son réquisitoire par une longue défense de l’enquête de la DGSI, du réquisitoire définitif du PNAT et du file des juges d’instruction en opérant plusieurs comparaisons avec d’autres affaires terroristes jugées, comme ici, en correctionnelle ou aux assises. Il a regretté la « mise au pilori » par la défense de la DGSI et du ministère public pendant l’viewers, ainsi que la défense concertée des prévenus qui n’auraient d’autre mais que de « sauver le camarade D. ». « Beaucoup de fantasmes et de contrevérités ont été proférés, at-il regretté. Cette défiance institutionnelle est foncièrement injuste. »
« Mansuétude » du traitement médiatique de l’affaire
Le procureur a également réfuté tout procès politique ou d’opinion ainsi qu’une chasse aux sorcières visant les ex-combattants parti se battre contre l’organisation Etat islamique (EI) aux côtés des Kurdes : « Trente à quarante Français ont rejoint le Rojava, un seul est visé par une enquête judiciaire », a-t-il déclaré, regrettant également la « mansuétude » du traitement médiatique de l’affaire face à la gravité des faits reprochés.
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