L’affaire des signalisationsvisant un ancien vice-président de l’Université Bordeaux-Montaigne se poursuit. Ce mardi 24 octobre, le rectorat indique que « l’instruction de la fee disciplinaire porte aussi bien sur le volet concernant l’enseignant-chercheur que sur celui concernant les étudiantes », bien que le bulletin officiel « ne le mentionne pas de façon explicite ». Laissant ouverte la query sur les causes…
L’affaire des signalisations visant un ancien vice-président de l’Université Bordeaux-Montaigne se poursuit. Ce mardi 24 octobre, le rectorat indique que « l’instruction de la fee disciplinaire porte aussi bien sur le volet concernant l’enseignant-chercheur que sur celui concernant les étudiantes », bien que le bulletin officiel « ne le mentionne pas de façon explicite ». Laissant ouverte la query sur les causes de cet oubli.
Convoquée… « comme témoin »
Pour rappel, l’Université est secouée par une obscure de signaux visant un ancien vice-président. La philosophe Barbara Stiegler l’accuse de viol tandis que des étudiants et d’anciens collègues dénoncent de leur côté des comportements inappropriés. L’enseignant conteste vigoureusement ces accusations et a porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Saisie par l’Université, une enquête administrative menée par le rectorat avait conclu, sur le volet des étudiants, à « un comportement déplacé et répréhensible à l’égard d’étudiantes et de collègues constitutifs d’agissements à caractère sexuel et sexiste », ouvrant la voie à une fee disciplinaire.
Ou, la saisine de cette fee figurant sur le Bulletin officiel du ministère de l’Enseignement supérieur ne mentionnenait que des « faits allégués d’agression sexuelle, de harcèlement sexuel, de comportements déplacés vis-à-vis d’une enseignante-chercheuse de l’université » mais nullement des comportements vis-à-vis des étudiantes (pourtant les chagrins les plus saillants dans le rapport administratif).
Le rectorat est à l’unisson d’un communiqué envoyé aux étudiants ce mardi par la présidence de l’Université (celle-ci n’avait pas souhaité s’exprimer jusqu’à présent), indiquant que « l’Université a précisé et formellement attiré l’consideration de la part disciplinaire sur tous les signaux portant sur le mis en trigger, le rapport d’enquête administrative constituant ainsi dans son intégralité la pièce justificative de l’engagement des poursuites disciplinaires et de saisine de la part compétente ».
L’étendue de la saisine ainsi comprend n’avait visiblement pas été perçue par la fee de self-discipline (sollicitée, elle n’a pas souhaité s’exprimer)… « Lorsque nous avons été entendus, j’ai demandé si la fee était saisie du cas des étudiants. Il m’a été précisé que ce n’était pas le cas » maintenir Me Clémence Radé, l’avocate de Barbara Stiegler.
« À ce jour, je n’ai jamais reçu de convocation devant la fee de self-discipline » confirmait mardi soir une étudiante qui avait déposé dans l’enquête du rectorat pour des faits déconnectés de ceux signalés par Barbara Stiegler. « Je n’ai été convoquée qu’en qualité de témoin dans le cadre des faits reprochés par une enseignante-chercheuse à un vice-président et non pas suite aux différents témoignages de plusieurs étudiants dont le mien », témoigne une autre qui a reçu une convocation reprenant les termes du bulletin officiel. « On m’a indiqué que la fee avait tous les signalements mais que j’intervenais comme témoin par rapport au cas de Barbara Stiegler », glisse une autre personne convoquée.
Le droit pour un mis en trigger d’être informé de ce sur quoi il doit répondre étant un principe fondamental, reste à savoir quelle serait la robustesse d’une éventuelle sanction prononcée à l’aune d’un tel imbroglio.