Le Conseil constitutionnel a censuré l’une des mesures les plus sensibles du projet de loi justice : l’activation à distance des téléphones portables et appareils électroniques pour écouter et filmer à leur insu des personnes ciblées dans certaines enquêtes.
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“Le cadre légal, la loi, ne doit pas tout permettre”, a réagi jeudi 16 novembre sur franceinfo Sarah Pibarot, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature. Elle se dit “extrêmement soulagée” après la censure partielle par le Conseil constitutionnel du projet de loi justice.
Les députés de La France insoumise (LFI) avaient déposé un recours après l’adoption de cette loi le 11 octobre. Les Sages censurent notamment l’activation à distance des téléphones portables dans certaines enquêtes. La porte de mesure “une atteinte” au “droit au respect de la vie privée” ici “ne peut être regardé comme proportionnée au mais poursuivi”a tranché le Conseil.
“Le code de procédure pénale permet déjà énormément de choses pour rechercher les auteurs d’infractions et il ne faut pas aller toujours plus loin dans les atteintes portées à la vie privée”, estime Sarah Pibarot. La mesure aurait permis d’activer à distance n’importe quel appareil connecté (téléphone, ordinateur, GPS,…), à l’insu de leur propriétaire. “Toutes les personnes autour” aurait pu être écoutées, sauvegardées “ou même filmées avec la caméra de l’ordinateur par exemple” poursuit la secrétaire nationale, “ça porte une atteinte à la personne concernée et également à son entourage.”
Sarah Pibarot ajoute le fait que cette mesure serait appliquée à “toutes les infractions de la criminalité organisée”, “on craignait une utilisation très giant de cette mesure pour finalement permettre une surveillance de nombreuses personnes”. “Les infractions de la criminalité organisée concernent le moindre trafic de stupéfiants et sont également utilisées pour des enquêtes diligentées contre des militants”détaille le secrétaire général.