FLa France abrite les plus grandes populations juives et musulmanes d’Europe. Inévitablement, ce qui se passe au Moyen-Orient a ici une résonance particulière. Les photographs grotesques qui ont circulé après l’horrible attaque du Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre, planifiée et exécutée avec une minutie effrayante, ont envoyé à travers la France une onde de choc qui résonne encore.
Depuis le bloodbath, une grande partie du débat public du pays s’est concentrée sur la nécessité d’éviter « l’importation » des tensions liées au conflit israélo-palestinien. Après une série d’incidents antisémites, Emmanuel Macron s’inquiète à juste titre de la peur qui saisit « nos compatriotes de confession juive ». Dans un discours télévisé à la nation, il annoncé une série de mesures visant à renforcer la safety des écoles et des lieux de culte et de tradition juifs.
Je suis également profondément affligé par l’anxiété qui traverse les communautés juives. Il est navrant d’imaginer que mes concitoyens se sentent menacés chez eux. Et je trouve ça pénible que dépliants proclamant « mort aux Arabes » en hébreu ont été distribués dans un prestigieux établissement d’enseignement supérieur de Lyon. (L’école a déposé une plainte à la police.)
Les tensions sont montées depuis l’assassinat brutal à Arras d’un enseignant, Dominique Bernard. Son agresseur présumé avait déjà été signalé pour radicalisation. Cela s’est produit au second où la France s’apprêtait à commémorer le troisième anniversaire de l’horrible meurtre de Samuel Patyun autre enseignant, tué par un autre jeune radicalisé qui se disait musulman.
Mais c’est dans ce contexte que la suspicion à l’égard de tous les musulmans français risque d’être alimentée. Quelques jours après le bloodbath en Israël, la star de la télévision française Arthur a posté la photograph d’une famille assassinée par le Hamas. Il appelé celles de ses “amis artistes, comédiens, chanteurs, comédiens et sportifs” qu’il jugeait trop silencieux pour montrer leur “humanité et leur soutien” et “cesser d’avoir peur”. Une chaîne d’data a diffusé une débat à propos de « ces stars dont nous n’entendons pas beaucoup de soutien pour Israël ». L’acteur Omar Sy et le footballeur Kylian Mbappé ont été nommés, tous deux noirs et issus de familles musulmanes.
De telles exhortations me gênent. Étant moi-même musulman, je ressens le poids de la suspicion, les commentaires allusifs scrutant mes tweets et remettant en query mes supposés silences. Remark peut-on imaginer un seul immediate que nous ne sommes pas horrifiés par le bloodbath d’Israéliens alors qu’ils se rassemblaient pour marquer un jour saint dans leurs maisons ou s’amusaient lors d’un competition de musique ? Notre humanité est-elle si remise en query que nous devons le claironner après chaque tragédie pour rassurer nos concitoyens sur le fait que nous ne sommes pas des sauvages assoiffés de sang ?
Et si nous choisissons d’exprimer de l’empathie pour les « mauvaises » victimes, nous risquons de voir nos propos mal interprétés, voire pire. Quand le footballeur français Karim Benzema a posté un message sur X envoyant « des prières pour la inhabitants de Gaza, une fois de plus victime de bombardements injustes qui n’épargnent ni les femmes ni les enfants », la réaction a été choquante. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé la star du soccer d’avoir des liens avec les Frères musulmans, un groupe islamiste pur et dur classé comme organisation terroriste aux États-Unis et en Arabie Saoudite, où vit Benzema.
Cette allégation sans fondement, qui Benzema a démentia conduit à appelsy compris de la half d’un sénateur conservateur, pour que le footballeur soit déchu non seulement de son Prix de soccer Ballon d’Or 2022 mais de sa nationalité française. Cet épisode me laisse à nouveau le sentiment que notre francité est ouverte au débat. La remise en trigger constante de notre loyauté montre à quel level la notion de notre appartenance à la France reste fragile.
Si le gouvernement Macron souhaitait véritablement empêcher une propagation des tensions liées aux événements en Israël et dans les territoires palestiniens, il adopterait une approche plus équitable sur son plan intérieur. Au lieu de cela, Darmanin, avant même la tuerie d’Arras, cherchait un interdiction systématique sur toutes les manifestations de solidarité palestinienne, au motif qu’elles étaient « susceptibles de générer des troubles publics ».
Selon Selon la Ligue des droits de l’homme en France, l’interdiction par le gouvernement de manifester en faveur de la trigger palestinienne constitue « une attaque grave et disproportionnée contre le droit de manifester ». Notre pays, qui se targue sans cesse d’être le berceau des « Lumières », piétine allègrement les droits, notamment la liberté d’expression.
Mais l’interdiction était également mal conçue sur le plan politique, automobile elle intervenait après une manifestation à Paris en soutien aux victimes israéliennes du Hamas, en présence de milliers de personnes légitimement affligées. Darmanin a-t-il réfléchi à la façon dont de tels doubles requirements seraient perçus par des thousands and thousands de citoyens français ? Ceux qui ont défié Darmanin et ont quand même manifesté ont ensuite été justifiés par le plus haut tribunal administratif du pays, le Conseil d’État, qui a a annulé son interdiction le 18 octobre. Mais beaucoup de ceux qui ont manifesté pacifiquement ont été soumis à des violences traitement sévère de la half de la policeavec canons à eau, gaz lacrymogènes et arrestations.
Pendant ce temps, la Tour Eiffel, cet emblème du « pays des droits de l’homme », s’illuminait aux couleurs du drapeau israélien. C’était un hommage approprié aux victimes du Hamas, mais il était cruellement ironique qu’il n’y ait aucune point out des autres victimes civiles – palestiniennes. L’empathie légitime envers les cibles du Hamas ne devrait pas empêcher l’expression d’une compassion similaire envers les Palestiniens, dont les droits fondamentaux ont été bafoués pendant des décennies.
En effet, l’consideration mondiale soudaine accordée au conflit israélo-palestinien depuis les violences extrêmes du 7 octobre révèle un autre sort de violence : celui du silence et de l’invisibilité de l’oppression quotidienne à laquelle sont confrontés les civils palestiniens. Pendant des années, les organisations de défense des droits humains ont décrit la bande de Gaza assiégée comme « une jail à ciel ouvert » ; son peuple victime de «aparté». L’indifférence du monde n’a fait qu’exacerber la détresse d’un peuple traumatisé vivant sous l’occupation et un blocus qui dure depuis 16 ans. L’opinion dominante des Palestiniens est désormais si dénuée d’empathie qu’ils sont communément perçus comme un monolithe déshumanisé, regroupé avec un islam caricatural et violent. En fait, le peuple palestinien adhère à diverses religions, dont le christianisme.
après la promotion de la publication
En Europe, nous avons non seulement le droit mais aussi l’impératif ethical de dénoncer à la fois cette state of affairs intolérable et la réponse vengeresse du gouvernement israélien, qui bombarde une inhabitants dont la moitié est composée d’enfants et risque la vie de ses propres otages. Vous ne pouvez pas réparer un crime de guerre, aussi sanglant soit-il, en commettant en retour un crime de guerre encore plus sanglant.
La France a un longue histoire de soutenir la liberté du peuple palestinien. Macron, candidat à son premier mandat de président promis travailler sans relâche pour la paix au Moyen-Orient et pour la resolution à deux États, et « condamner les politiques de colonisation » – et sur ce sujet être « intransigeant envers Israël et les choix faits par M. Netanyahu ».
Aujourd’hui, l’idée même de paix semble avoir disparu de notre politique, tandis que le président de notre assemblée nationale exprime « soutien inconditionnel » à « l’ami » qu’est Israël. Au nom de nos valeurs les plus chères, nous devrions plutôt conditionner notre soutien politique. Nous devrions demander des comptes à notre allié en exigeant un cessez-le-feu lorsque ses actions provoquent la tragédie humanitaire que nous voyons maintenant se dérouler sous nos yeux.
Toutes les vies civiles ont la même valeur. Nous devrions pouvoir pleurer leur décès avec la même compassion.
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Rokhaya Diallo est une chroniqueuse du Guardian. Elle est écrivain, journaliste, réalisatrice et militante
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