Au terme de cinq jours de procès, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict dans le procès de l’attentat au couteau qui avait fait un mort et plusieurs blessés, le 12 mai 2018, dans le quartier de l’Opéra , à Paris. L’accusé, Abdoul Hakim Anaiev, un jeune Français d’origine tchétchène de 26 ans, a été condamné, mardi 31 octobre, à dix ans de réclusion criminelle assorties d’une période de sûreté des deux tiers pour « affiliation de malfaiteurs terroristes » , une infraction théoriquement passible de trente ans de réclusion criminelle.
L’auteur de l’attaque, Khamzat Azimov, d’origine tchétchène lui aussi, avait été abattu par un policier le soir des faits après s’être jeté sur une dizaine de passants au hasard des rues armé d’un couteau de delicacies. Son meilleur ami était donc seul à comparer dans la boîte, non pas pour « complicité » – l’enquête n’ayant pu établir qu’il connaît précisément le projet du tueur – mais pour avoir « armé idéologiquement son frère de sang »selon la formule du Parquet nationwide antiterroriste, qui avait requis, dans la matinée, dix-sept ans de réclusion.
« Le loup solitaire n’existe pasa insisté le ministère public dans son réquisitoire, il y a toujours quelqu’un qui affect. Il y a le djihad par l’épée et le djihad par la plume. Khamzat Azimov et Abdoul Hakim Anaiev partagent la même histoire, une mémoire commune, la même perspective pour le djihad tchétchène et pour l’Etat islamique. Mais il y a des différences : Azimov est introverti, Anaiev à l’ascendant, une autorité intellectuelle. Ceux qui arment intellectuellement sont bien plus dangereux sur le lengthy terme que ceux qui respectent l’arme. »
Le « champ lexical » du repenti
Cette « même histoire »cette « commune mémoire » a hanté les cinq jours d’viewers. L’attentat de l’Opéra était en effet le premier perpétré en France par un homme originaire du Caucase du Nord, un territoire marqué par deux décennies de guerre et de djihad. Depuis, un autre jeune réfugié tchétchène a assassiné le professeur d’histoire Samuel Paty, en octobre 2020, et un demandeur d’asile d’origine ingouche a tué le professeur de français Dominique Bernard dans un lycée d’Arras, le 13 octobre.
Né à la fin de la première guerre de Tchétchénie, Abdoul Hakim Anaiev a quitté sa terre natale à l’âge de 6 ans et a trouvé asile en France avec ses mother and father. C’est au lycée, où il était en classe avec le tueur du quartier de l’Opéra, que le conflit syrien a réveillé en lui les fantômes du djihad tchétchène et a déclenché ce qu’il appelle son « parcours de radicalisation », les djihadistes lui étant apparus comme les défenseurs des peuples opprimés. Les deux amis s’étaient alors signalés, trois ans avant l’attentat, par des propositions radicales tenues en classe.
Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.