Une matinée comme une autre, ce mardi matin, au groupe scolaire Saint-Sylvestre au nord de Good. Des petits bouts qui se ruent vers le portail de l’école élémentaire, d’autres qui se font accompagner jusqu’aux grilles par une maman, un papa, un grand-parent… Et qui ne se lancent qu’après un gros calin. Au milieu du brouhaha, personne pour évoquer spontanément l’affaire qui a conduit, lundi, la Ville de Good et l’Académie, à publier un communiqué. La plupart des mother and father n’en ont absolument pas entendu parler.
Lundi, à la pause méridienne “deux enfants de CE2 (ont) organisés une prière dans l’enceinte de leur école”, indiquaient les providers de l’État et de la ville. “Une atteinte à la laïcité. (…) Nous ne laisserons rien passer”, ont asséné Natacha Chicot, rectrice de l’Académie de Good et Christian Estrosi.
“Ce n’est pas la première fois”
“Ce n’est pas la première fois que ça arrive ici…”, commencer un père de famille. Allusion à des incidents similaires survenus en juin dernier dans trois écoles niçoises, dont Saint-Sylvestre. Il enchaîne : “Tout le monde a le droit d’avoir sa faith et chacun est libre de faire ce qu’il veut mais dans le respect des autres, de l’école laïque, de l’école publique”. Avant de temporiser : “C’est bien que les autorités réagissent mais pas avec des sanctions, plutôt un petit recadrage”.
“On va encore nous montrer du doigt”
“On va encore nous montrer du doigt”, s’agace un père de famille dont la fille a également 8 ans. De confession musulmane, la jeune femme ne cache pas son irritation : “Les enfants ça joue, on ne sait même pas ce qui s’est passé réellement. Une selected pareille serait arrivée il ya 20 ans, personne n’en aurait fait un foin”. “Fichez-nous la paix, ça méritait vraiment qu’ils alertent les médias vous croyez”, s’emporte une autre mère de famille.
“Des familles raisonnables”
Dans la journée, l’adjoint délégué à l’Éducation, Jean-Luc Gagliolo, et la directrice de l’école Saint-Sylvestre ont reçu les mother and father des élèves concernés, séparément. Puis, ce mardi soir, ils ont décidé, ensemble, de la suite appropriée à donner. Une suite qu’ils ont souhaitée “mesurée et raisonnable”. “Nous avons rappelé les valeurs de la République, la laïcité, la nécessité de ne pas mélanger école et faith”, a commenté, apaisé, Jean-Luc Gagliolo, qui n’entendait pas mettre de l’huile sur le feu d’une scenario déjà très délicate. “Nous avons eu en face de nous des familles raisonnables, intelligentes, très surprises de ce qui s’était passé, automotive dans leur esprit il n’y a aucune volonté de mélanger”argumente l’adjoint délégué à l’Éducation. “Nous avons été fermes, mais nous n’avons pas sanctionné les enfants. Ils ont eu un avertissement”conclut-il.