Elle dormait quand le cauchemar avait commencé. Une scène de violences qui avait duré plus de 1h20 dans cet appartement situé au pied du jardin du Luxembourg à Paris (VIe). Rien n’avait été épargné à cette femme de 82 ans pour qu’elle donne le code de son coffre-fort. Elle avait été frappée, piquée avec un couteau et finalement ligotée avant que les deux agresseurs ne prennent la fuite avec un butin gagnant à près de 100 000 euros.
Pour cette agression à domicile, ce qu’on appelle un home-jacking dans le milieu judiciaire, survenue en janvier 2022, un suspect a été présenté ce jeudi devant des magistrats du tribunal de Paris. Il s’agit d’un homme âgé de 38 ans, déjà connu de la police pour des faits similaires.
Il a été extrait de la jail de Fleury-Mérogis (Essonne) mercredi, où il était détenu dans le cadre d’une autre affaire, pour être conduit dans les locaux du troisième district de police judiciaire (3e DPJ). Le lendemain, à l’challenge de sa garde à vue pour extorsion avec arme, il a été déféré dans la soirée au tribunal de Paris.
Une data judiciaire a été ouverte par le parquet. Le mis en trigger, qui aurait gardé le silence lors des différents interrogatoires, a sans shock été reconduit en jail. L’enquête se poursuit dorénavant sous l’autorité d’un juge d’instruction.
Un couteau sous la gorge
La nuit du home-jacking, une retraitée est réveillée par deux intrus qui sont parvenus à pénétrer, on ne sait remark, dans cet appartement situé dans un quartier très prisé de la capitale. La vieille femme, qui vit seule, est paniquée. Elle a du mal à répondre à ses agresseurs. L’un lui porte des coups, l’autre lui met un couteau sous la gorge et va jusqu’à lui piquer le visage avec l’arme. Ils veulent évidemment savoir où leur cible cache ses économies.
La victime reprend suffisamment ses esprits pour se memento du code de son coffre-fort. Les agresseurs le composent et la porte s’ouvre. À l’intérieur se trouvent tous les bijoux que la vieille dame preserve depuis des années. Les voleurs mettent tout dans un sac.
Avant de partir, pour être sûr que la retraitée ne va pas donner l’alerte trop vite, ils la ligotent au niveau des mains et des pieds et n’oublient pas de lui mettre un bâillon avant de partir. La victime, qui parviendra à se libérer, sera examinée par un médecin. Le praticien lui délivrera deux jours d’incapacité totale de travail.
Saisis de l’affaire, les enquêteurs du 3e DPJ se lancent dans un lengthy travail de vidéosurveillance. À Paris, et de surcroît dans ce quartier huppé, il y a des caméras un peu partout. Une partie du cheminement des deux agresseurs est retracée. Il est surtout couplé à un travail de téléphonie. En clair, on récupère la place des suspects aux naissances téléphoniques. Il a fallu près de deux ans d’enquête pour obtenir l’identité d’un des deux agresseurs présumés.
Un couple attaqué à son domicile lundi dernier dans le VIIIe
Ces attaques au domicile de personnes fortunées, ou supposées l’être, surviennent régulièrement dans la capitale ou dans des villes de la proche banlieue. Pas plus tard que lundi dernier, de l’autre côté de la Seine, dans le VIIIe arrondissement, un couple d’origine chinoise a été violenté chez lui au petit matin par trois hommes qui avaient fracturé une fenêtre. La femme était parvenue à déclencher l’alarme, ce qui avait provoqué la fuite des voleurs. L’enquête, toujours en cours, a été confiée au parquet de Paris au premier district de police judiciaire.
C’est ce même service qui a été saisi le 8 octobre pour l’agression d’une famille également d’origine chinoise boulevard Saint-Martin à Paris (IIIe – Xe). Le père avait notamment été frappé à coups de marteau. Tout ça pour un butin plutôt modeste : un peu de liquide et une montre estimée à 10 000 euros.