Dans un entretien à la chaîne britannique la BBC, le président français a exhorté Israël à cesser ses bombardements sur Gaza. Des propositions qui ont provoqué des réactions virulentes d’Israël et qui ont obligé le chef de l’Etat à clarifié sa place.
Un équilibre précaire. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, Emmanuel Macron navigue entre les condamnations des actes terroristes du Hamas et l’appel à l’arrêt des bombardements sur Gaza. Interviewé par la BBCvendredi 10 novembre, le président de la République a “Exhorté Israël à cesser” les bombardements qui tuent des civils. Des paroles qui ont fait réagir le gouvernement israélien et qui ont obligé le chef de l’Etat à préciser ses propositions. Franceinfo revient sur cette polémique en trois actes.
Qu’a déclaré Emmanuel Macron ?
Dans un entretien accordé à la chaîne britannique, le chef de l’Etat français à exhorté “Israël à cesser” les bombardements tuant des civils à Gaza. “Nous partageons la douleur (d’Israël). Et nous partageons leur volonté de se débarrasser du terrorisme”assure-t-il en préambule, avant d’énoncer son accusation.
“De facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués.”
Emmanuel Macron, président de la Républiquesur la BBC
Selon lui, il n’y a pas “aucune justification” à ces bombardements. “C’est extrêmement vital pour nous tous, en raison de nos principes, parce que nous sommes des démocraties. Il est vital, à moyen et lengthy terme, ainsi que pour la sécurité d’Israël elle-même, de reconnaître que tous les les vies comptent”ajoute-t-il.
Le chef de l’Etat a répété qu’il ne souscrivait pas à l’idée selon laquelle le meilleur moyen pour Israël de “se protéger (serait) de procéder à un bombardement massif de Gaza”qui crée d’après lui “du ressentiment et de mauvais sentiments”. Emmanuel Macron a également assuré qu’il ne pouvait se prononcer sur une éventuelle violation du droit worldwide par Israël : “Je ne suis pas juge, je suis un chef d’Etat.”
Comme il l’avait déjà annoncé lors de sa conférence pour la paix jeudi et vendredi, Emmanuel Macron a rappelé toutefois que la réaction d’Israël “doit être conforme aux règles internationales de la guerre et au droit worldwide humanitaire”.
Quelle est la réaction d’Israël ?
Israël n’a pas tardé à réagir à cet entretien. Les propositions du chef de l’Etat français “ont causé beaucoup de douleur et de contrariété en Israël”, a affirmé samedi la présidence israélienne. Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, a été de son côté beaucoup plus virulent envers Emmanuel Macron. “La responsabilité de tout délit fait aux civils incombe au Hamas”s’est-il défendu lors d’une allocution télévisée.
Emmanuel Macron a “fait une erreur grave sur le plan factuel et sur le plan ethical”a réagile chef du gouvernement israélien, assurant que “ce n’est pas Israël qui empêche l’évacuation de civils, mais le Hamas” qu’il accuse d’utiliser des civils comme “bouclier humain”. “C’est une guerre, on ne peut plus justifiée. Il faut établir une ligne morale : on ne peut pas offrir d’immunité à des terroristes”a ajouté le Premier ministre israélien.
“Nous faisons tout pour limiter les victimes civiles non impliquées, mais nous ne donnons pas au Hamas l’autorisation de tuer notre inhabitants sans qu’il y ait de riposte de notre half.”
Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélienen conférence de presse
“Les crimes que le Hamas commet aujourd’hui à Gaza seront commis demain à Paris, à New York et partout dans le monde”a mis en garde le chef du gouvernement, cité par le quotidien Haaretz. Benyamin Nétanyahou a conclu qu’il n’avait “pas besoin de ces leçons de morales”thème repris par Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. “Je me demande d’où vient cet aplomb de nous faire la morale en pleine période de combats”a déclaré ce dernière cité par Les Échos.
Remark s’est-il justifié l’Elysée ?
Face à la polémique suscitée en Israël, Emmanuel Macron a décroché son téléphone pour appeler Isaac Herzog, le président de l’Etat hébreu, et préciser ses propositions. “Le président Macron a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’accuser Israël de porter intentionnellement atteinte aux civils innocents dans le cadre de la campagne contre l’organisation terroriste Hamas”, a relevé la présidence israélienne. Le chef de l’Etat a assuré que ses commentaires à la BBC “concernait la state of affairs humanitaire, qui reste une query importante pour lui et pour de nombreux pays”at-elle ajouté.
Selon la présidence israélienne, Emmanuel Macron “a également souligné qu’il soutenait sans équivoque le droit et le devoir d’Israël à se défendre et a exprimé son soutien à la guerre par Israël contre le Hamas”. De son côté, l’Elysée a réaffirmé que “le droit d’Israël à se défendre” et “La solidarité de la France avec Israël dans sa lutte contre le terrorisme”. Le président français “a rappelé, une nouvelle fois, que ce fight devait être conduit dans le respect du droit worldwide humanitaire et en prenant en compte la safety des populations civiles”avance l’Elysée.