Pendant de longues minutes, le président de la 6e chambre correctionnelle du tribunal de Marseille Pascal Grand a lu, ce mardi, les descriptions de l’état lamentable de quatre immeubles appartenant au marchand de sommeil présupposent Gérard Gallas. Cet ex-policier est jugé pour « soumission de personnes vulnérables à des circumstances de logement indigne » et « mise en hazard de la vie d’autrui », dont de nombreux enfants mineurs.
Propriétaire en nom propre ou en SCI d’immeubles dans les quartiers nord, cet ancien gardien de la paix en poste au centre de rétention administrative de Marseille jusqu’en 2017, s’était spécialisé dans la location de taudis, le plus petit faisant 5 m2, loués de 250 à 600 euros à des sans-papiers ou à des demandeurs d’asile.
En achetant à bas prix des immeubles dans les noyaux villageois des quartiers nord, il multipliait avec des cloisons le nombre de logements, certains sans fenêtre, en atteignant 122 dans lesquels s’entassassaient 42 familles avec de nombreux enfants. Fuites d’eau, installations électriques dangereuses, cafards et punaises, absence de chauffage et parfois de fenêtres… Les constats des enquêteurs laissaient entrevoir les circumstances de vie indignes de ces familles, ce qu’elles ont commencé à confirmer à la barre, un père de famille résultait qu’il vivait avec sa femme et ses trois enfants dans 9 m2.
Il possédait alors plus de 500 000 euros sur plusieurs comptes et assurances vie
Dans sa villa louée 3 000 euros en bord de mer près de Marseille, les enquêteurs avaient trouvé dans l’ordinateur du prévenu un projet de livre au titre évocateur : « Remark devenir multimillionnaire en deux ans grâce à mes stratégies immobilières ? » Il possédait alors plus de 500 000 euros sur plusieurs comptes et assurances vie. Dans ce procès emblématique d’un mal logement qui concerne 100 000 personnes à Marseille, le tribunal s’est penché sur le système mis en place avec des locataires recrutés par bouche-à-oreille, des mises en garde et des loyers perçus en liquide ou through un terminal et virement d’allocations logements directement sur ses comptes.
Également poursuivi, un maçon comorien de 38 ans chargé de l’encaissement, décrit comme « menaçant et violent en cas de non-paiement » et « n’hésitant pas à venir en compagnie d’autres personnes pour expulser manu militari les personnes ne pouvant le faire ». pas payer leur loyer », n’était pas présent à l’viewers. En garde à vue, Gérard Gallas avait renvoyé la responsabilité de l’état de ses immeubles, fuites d’eau, installations électriques dangereuses et présence huge de nuisibles notamment, sur son « gestionnaire de biens » aujourd’hui volatilisé.
« Son absence pose problème », a soulevé Me Dominique Mattéi, l’avocat de Gérard Gallas qui a demandé « pour un procès équitable » un renvoi de l’affaire, requête jointe au fond. « Pour la détermination des responsabilités, remark faire l’économie de sa présence ? Remark apprécier les responsabilités de ces deux hommes quand l’un n’est pas là ? »
« Je voulais être un modèle inspirant avec mon succès financier »
Costume sombre, chemise blanche et cheveux en brosse, l’homme de 50 ans, qui encourt 10 ans de jail, 300 000 euros d’amende et la confiscation des quatre immeubles, s’est longuement expliqué sur la structure de son patrimoine immobilier évalué à 3,5 thousands and thousands d’euros. Un témoignage devant les nombreuses events civiles, une quarantaine d’anciens locataires mais aussi des associations ainsi que la ville, le maire Benoît Payan voyant dans ce procès « une nouvelle étape dans la lutte contre ceux qui font des ravages dans notre ville ».
« Je voulais être un modèle inspirant avec mon succès financier. Je veux être une lumière pour autrui », a justifié, mystique, l’ancien policier, qui, par ailleurs, se prétend « évêque, responsable du service exorcisme de l’Église catholique traditionnelle, filiation apostolique, vieille catholique » et se réclamant de Mère Thérèse. Il visait 5 thousands and thousands d’euros de achieve par an dans l’immobilier en multipliant les achats, sans succès selon lui. « Je n’ai jamais gagné d’argent avec l’investissement locatif. Je suis à découvert tous les mois et j’ai 900 000 euros d’impayés. La seule façon dont j’ai pu gagner de l’argent, c’est en revendant mes biens. »
Le procès devrait se poursuivre jusqu’à jeudi avec notamment la poursuite des auditions des locataires.