Elle a reçu une pluie d’insultes depuis la diffusion la semaine dernière de cette vidéo dans laquelle elle se moque de la mort présumée d’un bébé israélien tué par le Hamas le 7 octobre dernier. Warda A. a été placée en garde à vue ce jeudi matin, dans le cadre d’une enquête pour apologie du terrorisme ouverte par le parquet de Paris. En parallèle, la jeune mise en trigger va porter plainte contre X pour menaces de mort, accès frauduleux à un système automatisé de données, et harcèlement.
Dans sa vidéo diffusée dans un premier temps sur Instagram, puis diffusée sur les réseaux sociaux et signalée au parquet de Paris par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, Warda A. ironise sur l’histoire d’un bébé qui aurait été tué dans un quatre lors des attaques du 7 octobre en Israël : « Je me pose la query s’ils ont mis du sel et du poivre (…) C’était quoi l’accompagnement (…) Ils l’ont fait revenir à quoi ? »
Consultée des milliers de fois, la séquence a fait l’objet d’au moins 69 signalisations à Pharos, l’organisme de la police qui recense les infractions en ligne. Mais les internautes indignés n’ont pas fait que dénoncer cette Parisienne, que l’on présente comme une model influenceuse, ils s’en sont pris directement à elle.
« Un déferlement de menaces de mort »
« Dès la diffusion de cette vidéo sur les réseaux sociaux, ma cliente subissait un déferlement de menaces de mort et son adresse était communiquée. Son téléphone était piraté et des pictures et vidéos intimes se retrouvaient déversées dans la fosse du tribunal numérique », décrit son avocat Me Ilyacine Maallaoui.
Des internautes auraient en effet réussi à s’emparer du compte iCloud de la jeune femme et auraient diffusé des pictures dénudées d’elle sur les réseaux sociaux. Warda A. est également l’objet de menaces à peine voilées sur un groupe WhatsApp, « infiltré » par Ismael Boudjekada, un élu municipal de Grand-Charmont dans le Doubs. Dans cette dialogue formée par 540 membres, baptisée « Tsahal vaincra » et qui serait proche depuis, selon l’élu et des captures d’écran qu’il a diffusées, une picture de la jeune femme en petite tenue apparaît avec l’idée évoquée. d’une « enveloppe de 5 000 euros » pour « la ramener dans une grotte ».
Dans le même temps, c’est le défenseur de Warda A. qui est pris pour cible. « Paroxysme de cette justice different et privée, des activistes israéliens décident de me désigner comme une cible du jour sur le réseau Telegram pour avoir agi dans le cadre de ma career d’avocat », dénonce Me Illyacine Maalaoui.
« Un modus operandi pour me nuire »
« Sur un canal Telegram était présenté un modus operandi pour me nuire, avec des conseils et une marche à suivre bien précise », ajoute le conseil, qui était à la défense de l’un des accusés des attentats du 13 novembre 2015, et affirme ne pas avoir « eu à gérer une telle pression extérieure ». Selon lui, « cela met en exergue un climat délétère au sein duquel des groupes structurés prennent pour cible ceux qui n’obéiraient pas à leur totalitarisme ».
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Me Illyacine Maalaoui espère par ailleurs « que le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux ne seront pas imperméables face à ces faits graves et que l’article 40 du code de procédure pénale sera naturellement mis en route ». L’avocat prévoit de déposer une autre plainte pénale en son nom et d’informer son ordre.