Tout le monde attendait du débridé, de l’épique, du brutal sans doute même, entre la majorité municipale et l’opposition, mardi 14 novembre, lors de la première séance du Conseil de Paris, dix jours après le retour d’Anne Hidalgo. de son voyage polémique dans le Pacifique Sud. Et tout le monde a été un peu déçu. Même si le Conseil a été le théâtre tragi-comique, intense mais bref, d’un jeu de rôle maîtrisé entre Rachida Dati, maire du 7e arrondissement et cheffe de file du groupe municipal Les Républicains (LR), et le maire de Paris.
Rachida Dati, au micro : « Il ya dans votre perspective de la désinvolture. Celle qui vous coûte cher dans le cadre de votre voyage alibi à Tahiti. On apprend encore ce matin que vous avez retenu d’un transport en hélicoptère alors que vous faitesiez croire que vous pédaliez sur les bords de Seine. (…) Vous êtes enfermée dans le déni. » (applaudissements à droite)
Anne Hidalgo : « Si vous trouvez la hint d’un hélicoptère, prévenez-moi. Vos insinuations… Vous avez convoqué les journalistes pour qu’il y ait un spectacle. Mesdames et messieurs les journalistes, vous êtes convoqués au Dati present ! » (vacarme à droite)
David Alphand, vice-président du groupe LR, interrompt : « Gardez votre sang-froid, madame Hidalgo ! » (vacarme à gauche)
Anne Hidalgo : « Cela fait vingt ans que les électeurs tranchent en dehors de ce que vous proposez. Et cela fait plus de vingt ans que les électeurs votent à gauche. » (applaudissements à gauche)
« Cette affaire n’est pas shut »
Le lengthy déplacement d’Anne Hidalgo, d’abord officiel puis privé, du 16 octobre au 5 novembre, en Nouvelle-Calédonie puis en Polynésie, est vivement accueilli par les élus de l’opposition, qui blâment son bilan carbone et son coût financier . Les circumstances de ce voyage soulèvent surtout, selon eux, des questions qu’ils estiment encore sans réponse : quel est le lien avec le mandat de maire de Paris ? Qui a précisément payé quoi ? Pourquoi ne pas avoir de communiqué obligatoire sur ce voyage a priori ? Malgré des explications tâtonnantes depuis le début de l’« affaire »la maire de Paris n’est pas du tout apparu à fleur de peau.
Rachida Dati avait pourtant sonné une première cost dans Le Parisienmardi matin : « Anne Hidalgo n’a toujours pas produit l’intégralité des justificatifs de ce déplacement, ni le lien avec les intérêts de Paris. Tout cela est à l’picture d’une gestion calamiteuse de la Ville de Paris qui aboutit à 10 milliards de dettes. » Pour la responsable de l’opposition municipale, les justifications d’Anne Hidalgo, exprimées sous forme d’un lengthy communiqué de presse publié lundi 6 novembre, sont en toc.
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