La députée La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido, voix dissonante du mouvement et critique, notamment, de Jean-Luc Mélenchon, a été sanctionnée lundi 6 novembre par son groupe parlementaire. Elle ne pourra plus prendre la parole au nom de celui-ci pendant quatre mois à l’Assemblée nationale.
« Il lui est reproché, non pas de défendre ses idées, mais une accumulation d’agissements et de propositions répétées qui nuisent au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire »explique le bureau du groupe LFI-Nupes, dans un communiqué diffusé après l’audition de l’intéressée, entendue pendant une heure trente dans la soirée.
Le bureau évoque « la diffusion de fausses informations dans la presse à propos du groupe ou de ses membres, la mise en trigger et le dénigrement advert hominem de plusieurs membres du groupe, la prise à partie des salariés du groupe parlementaire ». Pendant la durée de sa sanction, deux membres du bureau seront chargés d’entretenir une médiation afin que le retour à la normale se passe dans les meilleures situations, ajoute le doc.
« Le bureau s’est autoproclamé occasion de self-discipline pour tenter – quelle immaturité – de régler des désaccords politiques par des mesures de coercition »s’est indignée Raquel Garrido sur X (ex-Twitter), après l’annonce de la sanction.
« Je suis humiliée »
« Je suis humiliée, je suis en colère, j’ai honte de voir cette évolution du projet politique auquel j’ai consacré trente ans de ma vie »ajoute Mmoi Garrido. « J’ai reçu tant de marques d’affection de la half des militant(e)s de la base insoumise. Je tiendrai bon. Vous pouvez compter sur moi »poursuit-elle, soulignant le fait que la durée de sa sanction est équivalente à celle de la suspension du groupe décidée à la rencontre du député LFI Adrien Quatennens, après qu’il avait reconnu des faits de violences conjugales.
Raquel Garrido s’était démarquée en reprochant le mois dernier à Jean-Luc Mélenchon de n’avoir « fait que gagner depuis dix mois » et de chercher « à mettre des pièces entre nous et les organisations syndicales et entre nous et les autres partis de la Nupes ».
« On ne règle pas des divergences politiques par des sanctions bureaucratiques »a réagi, mardi matin sur France Inter, Clémentine Autain, autre voix dissonante de La France insoumise, qui s’est dite « atterrée » par cette sanction.