Par Rédaction La Presse de la Manche
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« Il ya eu un bruit énorme ! Comme une violente explosionou un coup de tonnerrevers 6 h 30. La maison un tremblerle plancher un bougénotre allumé a eu un sursaut. Ça fait vraiment weird ! C’était la première fois, ça faisait peur même… »
À quelques mots près, les témoignages donne une même description du phénomène, qui a beaucoup préoccupé de monde dans le Nord-Cotentin (Manche)ce samedi 11 novembre 2023.
Il était précisément 6 h 36, lorsque la terre a tremblé à trigger d’un séismeNe devrais-je pas’épicentre a été situé dans le Val de Saire. Tout d’abord du côté de Saint-Vaast-la-Hougue, puis Gonneville-Le Theil, La Pernelle et, trois heures après, au cœur du Vicel.
Aussitôt détecté par les sismographes
L’événement a en effet été automatiquement détecté par les appareils du Réseau nationwide de surveillance sismique (RéNaSS), avant que les mesures ne soient révisées et confirmées.
Tôt ce matin (samedi, NDLR), ce sont d’abord les algorithmes qui ont travaillé, à partir des enregistrements du réseau des stations sismologiques (dont une se trouve dans la Manche, à Besneville, NDLR), avant que des collègues ne prennent le relais pour analyser les données et assurer le suivi.
Une demande d’enquête a également été fait auprès de la préfecture de la Manchepour que remontent les témoignages dans les prochains jours.
Une quinzaine en un siècle
Si la région Normandie est une des moins actives en termes de sismicité, le recensement des séismes fait par Wikimanche (wikimanche.fr) permet de constater que la terre tremble de temps en temps dans la Manche. Sur le siècle écoulé, plus de 15 séismes y ont été enregistrés.
– 11 avril 1923 : dans la région de Granville :
– 30 juillet 1926 : dans le Cotentin, les îles Anglo-Normandes et le sud de l’Angleterre. L’épicentre se situe au sud de Jersey ;
– 17 – 18 février 1927 : à Percy ;
– 21 août 1927 : intensité 4 sur la côte ouest du Cotentin ;
– 23 décembre 1928 : plusieurs secousses ressenties à Lessay ;
– 26 juin 1929 : secousses à Lessay, Lingreville, Anneville-sur-Mer et Jersey ;
– 9 juillet 1930 : intensité 4 à Fermanville et Portbail et intensité 3 à Barfleur ;
– 11 novembre 1930 : à Périers, Lessay et Surville ;
– 12 avril 1933 : intensité 3 sur la côte ouest, en face de Jersey, à Coutainville et dans la région de Coutances ;
– 20 février 1936 : intensité 4 dans le Nord-Cotentin ;
– 12 décembre 1954 : à Coulouvray-Boisbenâtre ;
– 7 avril 1957 : intensité 4 à Agon-Coutainville et intensité 5 à Barfleur et Quettehou ;
– 17 janvier 1967 : intensité 2 à Cerisy-la-Salle et intensité 3 à Montmartin-sur-Mer ;
– 11 janvier 2014 : magnitude 3,1, à Bricquebec, ressenti dans tout le Nord-Cotentin ;
– 16 septembre 2020 : magnitude de 2,5 à 3,1, à Agon-Coutainville, à une profondeur entre 6 et 15 km ;
– 28 février 2022 : magnitude 2,2 à une profondeur de 8 km à Herqueville ;
– 11 novembre 2023, magnitude de 3,1 à 3,5, intensité 5, à une profondeur de 6 km au Vicel.
La secousse a été ressentie jusqu’à l’ouest de Cherbourg-en-Cotentin, où « les murs ont craquelé », et dans La Hague. Plus au sud, elle l’a été jusqu’à Brix et à l’est de Bricquebec-en-Cotentin. Mais c’est bien dans le Val de Saire qu’on l’a le plus ressentie.
« L’armoire a tremblé, m’a dit ma femme qui a été réveillée par la secousse. Moi, j’avoue que je dormais bien », confie Nicolas, un habitant de Saint-Vaast-la-Hougue. « Notre fille qui habite Quettehou a eu peur, elle a tout d’abord cru qu’elle faisait cambrioler. » Les peurs ont surtout été celles de voir un arbre tomber sur la maison, ou une cheminée chuter.
J’ai vécu au Vénézuela et en Colombie, alors je sais très bien remark se manifeste un séisme. Une secousse très brève, extrêmement furtive, et c’est bien ce qui s’est passé.
3,5 sur l’échelle de Richter
Les mesures indiquant un séisme d’une magnitude de 3,5 sur l’échelle de Richterdont l’épicentre se trouve à une profondeur de six kilomètres (avec une marge d’erreur de plus ou moins 400 mètres). Le sismographe Ne disposez pas de l’usine Orano La Hague à lui aussi enregistré le séisme, « mais les accéléromètres n’ont rien indiqué », rassurent les chargés de communication de l’entreprise.
Des failles qui bougent de temps en temps
Du côté des scientifiques, « nous ne sommes pas tout à fait surpris par ce séisme », commente Bernard Delcaillau, géomorphologue et professeur des universités à l’Université de Caen Normandie. Le contexte de géologie dynamique l’explique, un mouvement de déplacement lent de l’écorce terrestre, entre les plaques d’Afrique et d’Eurasie. »
Le Cotentin appartient au massif armoricain, traversé d’anciennes failles hercyniennes (qui datent du carbonifère). « Si elles sont âgées de 250 hundreds of thousands d’années, environ, elles rejouent régulièrement, explique Bernard Delcaillau. Dans le Val de Saire, c’est une faille connue, orientée Nord-Ouest/Sud-Est. »
« Si la magnitude enregistrée est de 3,5 à 3,1, le séisme est d’intensité 5 parce qu’il est peu profond, à six kilomètres de profondeur. Il a été très superficiel, ce qui fait qu’il a été bien ressenti. Il y a déjà eu pas mal de séismes comparables dans le Cotentin, même si le sud du massif armoricain, dans un triangle entre Brest, Nantes et Lorient, et l’île de Jersey sont davantage concernés. »
Le niveau de sismicité est très faible, mais il n’est pas nul, du fait de ces failles anciennes, surtout dans le Nord-Cotentin, mais aussi près du Mont Saint-Michel et de Coutances.
Des répliques à ce séisme pourraient se produire dans les prochains jours, mais elles seront bien plus faibles. « À cette taille, c’est très uncommon, sur ne le mesure pas, les répliques commencent à partir de la magnitude 5 », complète Daniel Amorese, sismologue et maître de conférence à l’Université de Caen.
« L’étude des archives historiques montre que, depuis le IXe siècle, plus de 110 secondes sismiques différentes ont été ressenties dans la région », lit-on aussi dans le File départemental des risques majeurs de la Manche, qui date de 2014, mis en ligne par la préfecture.
Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 50) avait reçu moins de dix appels une heure après l’événement et précisait alors qu’il n’y avait « aucune intervention en cours » et « aucun dégât ou victime ».
Pour le plus grand soulagement de ceux qui ont cru doivent encore faire face à des dégâtsen plus de ceux de la tempête du 1euh au 2 novembre. « J’ai cru que la toiture était tombée », confie Hervé, au Vicel, lui qui a déjà une dizaine d’arbres à couper, à terre à trigger de Ciarán.
Je suis sorti, mais il faisait encore nuit, je ne voyais pas grand-chose… Plus tard, je suis allé faire un tour dans le voisinage, et des gens n’étaient pas au courant du tremblement de terre, même au Vicel … Ça fait peur pourtant, ça fait réfléchir. Même s’il n’est que de 3,5, ça pourrait recommencer…
Les sismologues rassurent cependant automotive, tant que la magnitude 5 n’est pas atteinte, un tremblement de terre ne trigger pas de dommage.
Solène FALAISE et Géraldine LEBOURGEOIS
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