La justice passe la seconde dans le file des oligarques russes qui ont massivement investi leur argent en France et notamment sur la Côte d’Azur.
Selon des informations du Monde, Alexeï Kouzmitchev a été placé en garde à vue le matin du lundi 30 octobre. Une première en France depuis le début de la guerre en Ukraine et le placement de dizaines d’oligarques sous sanctions européennes.
Les faits
L’oligarque est visée par trois enquêtes du Parquet nationwide financier dont une pour “blanchiment de fraude fiscale” et une autre pour “violation des sanctions européennes”.
En parallèle du placement en garde à vue de ce proche de Vladimir Poutine, plusieurs perquisitions ont été menées par les policiers de l’Workplace central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
D’après Le Monde, sa villa à Saint-Tropez – déjà gelée par la justice – a notamment été investie par les enquêteurs. Une perquisition menée avec un dispositif hors-norme où une quarantaine des membres du Raid et de la BRI sont venus sécuriser la propriété située chemin du Capon et offrant une vue imprenable sur la place de Pampelonne.
Toujours selon Le Monde, des liaisons de billets ont été découvertes dans la villa varoise de l’oligarque.
La demeure d’Alexei Kouzmitchev à Saint-Tropez, vue du ciel.
Un des hommes les plus influents de Russie
Avec la garde à vue d’Alexeï Kouzmitchev, la justice française tape fort. Le Conseil de l’Europe le présente comme “l’une des personnes les plus influentes de Russie”.
Il a occupé différents postes au sein du consortium Alfa Group dont la filiale bancaire a notamment financé les œuvres caritatives de la propre fille de Vladimir Poutine.
Les liens de Kouzmitchev avec la Côte d’Azur
La fortune de cet oligarque compte en milliards d’euros. De quoi s’offrir le joli pied à terre mis sous séquestre par l’Etat français dans le golfe de Saint-Tropez et deux yachts de luxe amarrés à Antibes et Cannes. Deux embarcations qui avaient également été saisies par la justice française dans les deux ports azuréens avant d’être “libérés” après un inconceivable “vice de procédure” : les douaniers étaient montés à bord sans autorisation.
Si Kouzmitchev a choisi le Var pour son pied à terre, il n’est pas non plus un inconnu des Niçois. Pendant le premier confinement, l’oligarque avait fait venir un Boeing 377 sur le tarmac de l’aéroport de Good chargé de masques FFP2, chirurgicaux et blouses pour les établissements de la région.
D’abord tenu secret, Christian Estrosi avait finalement révélé l’identité du généreux donateur en conseil municipal : Alexeï Kouzmitchev et sa femme, Svetlana.
La raison de ce don ? Selon le maire de Good, leurs enfants étaient suivis par le même pédiatre à Paris. Et les Russes cherchaient à remercier la Ville, les providers de santé niçois ayant soigné leur fille.
À l’époque, Christian Estrosi avait déclaré vouloir les faire “citoyens d’honneur”.